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Les Lumières

Le XVIIIème siècle est une période de contestation,  initiée par l'esprit des Lumières qui aboutira à la Révolution Française. Mais c'est aussi, sur fond de marasme économique et de crise sociale et politique, une époque  d'effervescence intellectuelle.

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L'essor de l'esprit scientifique est fondé avant tout sur la raison et l’expérimentation.

 

De nombreuses découvertes témoignent du développement de la curiosité scientifique : Henry Cavendish met en évidence l’existence de l’atome d'hydrogène, le chimiste Lavoisier découvre la composition de l'air, le physicien Benjamin Franklin démontre que la foudre est un phénomène électrique...

 

Dans ce contexte, les frères Montgolfier font décoller la première montgolfière le 4 juin 1783. Il règne d'ailleurs une véritable émulation, ce dont témoigne bien la réplique immédiate de Jacques Charles qui va faire décoller le premier ballon à hydrogène le 27 août  1783. Il choisit l’hydrogène pour sa meilleure force ascensionnelle car ce gaz est quatorze fois plus léger que l’air. S’engage alors une véritable compétition entre les montgolfières à air chaud et les « charlières » à hydrogène…

 

Toutes ces découvertes donnent à l’homme le sentiment de prendre possession de l’univers dont, jusqu’alors, Dieu était considéré comme le seul maître.

Mais l’esprit des Lumières est également lié à la contestation de la société d’ordres. La noblesse est confrontée à l’affaiblissement de son pouvoir et de sa richesse tandis que la bourgeoisie, issue du Tiers Etat connaît un essor notable. Son influence s’accroît à mesure que grandit sa puissance économique. Les frères Montgolfier encore une fois sont une illustration probante de cette société en pleine mutation. Ils sont issus d’une famille de papetiers ardéchois depuis cinq générations. La papèterie familiale, qui a une réputation qui dépasse bien la région, financera d’ailleurs en partie les premières expérimentations même si la toute jeune Académie des Sciences (1666) prendra le relais.

Enfin, les Lumières sont aussi une époque où science rime avec spectacle. Les expériences scientifiques sont extrêmement théâtralisées et donnent lieu à un véritable émerveillement. On accourt pour assister à l’envol des montgolfières, aux séances d’électrification de l’abbé Nollet, à celles de magnétisme et ce, aussi bien à la cour de Versailles qu’à Paris. Car ces spectacles joignent l'utile à l’agréable. Les sciences, à l’époque des Lumières, appartiennent à ce que l’on appellerait aujourd’hui un programme de développement : dans les campagnes, l’agronomie apparait; la force des cours d’eau permet la conception et l’exploitation de métiers à filer hydrauliques; la minéralogie devient une discipline à la mode, puisqu’on s’intéresse aux mines et aux ressources naturelles.

Autrement dit, le XVIIIème siècle est un grand moment de reconfiguration de la science. Celle-ci innerve de plus en plus de domaines, de vies d’hommes et de femmes. En effet, on remarque une dissémination sociale inédite, rendue possible grâce à l’essor, dans toute l’Europe, de grandes institutions comme les académies et les universités (comme celles d’Uppsala, Göttingen, Edinburgh, Cambridge, Oxford…). Le public peut suivre des cours : à la Sorbonne, par exemple, on se presse aux cours publiques de physique de l’abbé Nollet.

L’Encyclopédie, œuvre-somme et tellement emblématique des Lumières, symbolise bien cette ambition du XVIIIème siècle, ce moment où l’on essaie de totaliser la connaissance et les savoirs : dix-sept volumes de texte, onze volumes de pages « planches » et plus de cent cinquante auteurs...

Si aujourd’hui, il est impossible de faire de la science en amateur, au XVIIIème siècle, la science n’est pas forcément quelque chose de technique. Elle fait partie de la culture. Il existe dailleurs une certaine poésie scientifique, ce dont témoigne la présence de la science dans des romans comme Voyage dans la lune de Cyrano de Bergerac (1657) ou Les Voyages du Gulliver de Jonathan Swift (1721).

Page de couverture de L'Encyclopédie
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