Au XVIIIème siècle, la montgolfière est rapidement délaissée, même par ses inventeurs. De fait, elle présente de nombreuses limites.

 

Tout d’abord, ses conditions de vol sont extrêmement restreintes, ou, en tout cas, tributaires de paramètres extérieurs au premier titre desquels la météo.

 

Ensuite, direction et distance sont deux points d’achoppement, qui vont constituer de véritables obstacles à son développement. En effet la montgolfière ne se dirige pas et son vol, aléatoire, dépend des vents. Par ailleurs, la distance parcourue semble définitivement limitée par le stock de propane embarqué.

Enfin, son coût est rédhibitoire…

 

Ainsi, l’invention des frères Montgolfier se heurte au triple problème de son utilité, de son efficacité et de sa rentabilité.

Aujourd’hui la montgolfière a une véritable dimension esthétique que la publicité sait d’ailleurs exploiter à merveille et relève quasi exclusivement du loisir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais il ne faut pas oublier qu’au XIXème et au début du XXème siècles, elle va connaitre une certaine fortune dans le domaine militaire. Si l’épisode de Gambetta s’enfuyant de Paris dans une charlière, après la défaite de Napoléon III à Sedan en octobre 1870, est resté dans les annales, il est à noter que l'utilisation de la montgolfière par les états-majors a été inaugurée dès 1794 pendant la bataille de Fleurus, avec un ballon nommé L'entreprenant, qui avait pour objectif d'observer et de surveiller le déploiement des armées ennemies. 

Il faudra ensuite attendre la Guerre de Sécession (1861-1865) pour voir réapparaître la montgolfière, qui sert cette fois de moyen d'espionnage. Les ballons deviennent ainsi et d'une certaine manière les premières forces aériennes utilisées en nombre important dans une guerre.

Lors de la Première Guerre mondiale, on utilise beaucoup ce moyen (pour les réglages d’artillerie en particulier). Ils sont en effet en compétition avec les avions, toute jeune invention puisque les premiers véritables vols en avion se déroulent au début du XXème siècle.

Enfin, pendant la guerre du Vietnam (1955 – 1975), un ballon en nylon chauffé par un brûleur à propane et semblable aux montgolfières « modernes » fut utilisé comme outil d’observation aérienne.

Mais l’utilisation de montgolfières dans le domaine militaire ne sera pas réitérée après cette date, d’une part parce qu'elles ne sont pas un moyen d’observation discret et donc judicieux ; d’autre part parce qu’elles gênaient la plupart du temps les autres moyens de l’armée de l’air (avions, parachutistes, etc…)

 

Pour ce qui est de la société civile, la montgolfière a fait l'objet d'expérimentations dans les années 30. Piccard et Cosyns cherchent un moyen de la rendre plus fiable et surtout plus autonome et inventent le brûleur à propane. L’américain Ed Yost améliore le fonctionnement de ces brûleurs. Dans les années 60, une première usine de constructions de montgolfières voit le jour aux États-Unis.

 

Il faut pourtant attendre les années 70 pour que la France redécouvre la poésie de la montgolfière. On compte aujourd’hui quelques 600 engins qui peuvent colorer le ciel français. Propriété d’associations ou de certaines villes comme de particuliers, le prix d’un ballon varie de 10 000 à 40 000 euros. S’offrir un vol coûte quant à lui environ 200 euros et dure à peu près une heure. Le record est de 36 personnes contenues dans une nacelle.

Enfin, le 21 mars 1999 s’est accompli le premier tour du monde en ballon, sans escale et sans ravitaillement, uniquement poussé par les vents en 19 jours 21 heures et 47 minutes (447 h et 47 min) sur une distance de 45 755 km. L’engin, baptisé Breitling Orbiter III, conçu et fabriqué par la firme Cameron à Bristol en Angleterre, mesure, gonflé, 55 m de haut pour un volume de 18 500 mètres cubes d'hélium. La structure de la nacelle est en kevlar et en fibres de carbone et elle est pressurisée pour pouvoir voler à des altitudes maximales de l'ordre de 12 000 m. Cette nacelle est visible au National Air and Space Museum de Washington aux États-Unis.